Le Pentagone était en cours de rénovation en septembre 2001. Le bâtiment, vieux de soixante ans, avait besoin d'un lifting. Parmi les modifications, des renforts ont été mis en place pour le protéger contre une attaque. Des poutres verticales ont été ajoutées pour renforcer les murs extérieurs. Les piliers intérieurs ont été enveloppés de kevlar. De nouvelles fenêtres ont été posées avec un matériau anti-explosion  : chaque fenêtre pèse une tonne et chaque vitre a près de cinq centimètres d'épaisseur ! Il est clair que le tir de n'importe quelle balle ou petit missile, comme par exemple un missile portable à l'épaule, aurait seulement égratigné la partie extérieure du bâtiment, comme le tir d'un missile RPG avait fait un dégât à peine visible sur le bâtiment d'une centrale nucléaire en France dans les années soixante dix. C'était d'ailleurs un sujet de plaisanterie parmi les employés du Pentagone de dire que l'anneau "E" (le plus à l'extérieur) étant l'endroit où se trouvent les bureaux des personnels les plus gradés (les seuls bureaux avec vue sur l'environnement), il était normal de dépenser l'argent des contribuables pour les protéger...

Le hasard - ou une autre raison - ont fait que l'avion attaquant a percuté cette aile nouvellement rénovée du Pentagone le 11 septembre. La zone frappée par cet avion était réservée à la Navy. Au rez de chaussée avait été installé un tout nouveau centre de communication.

Les images ci-dessous, certaines ayant déjà été présentées plus haut sur ce site, montrent l'impact sur la façade, avant que cette section du Pentagone ne s'effondre.

façade 1 façade 3
façade 2 façade 4
façade 5 façade 6

Il est difficile de voir le zone d'impact, car pendant les 40 mn entre le crash et l'effondrement, la partie inférieure du bâtiment a été la plupart du temps masquée par l'eau ou la mousse projetée par les engins de lutte contre l'incendie. Ceci a conduit beaucoup de gens à penser que le trou fait par le fuselage de l'avion était le trou de 5 m x 4 m qui est visible au premier étage. En fait, ce trou est la partie supérieure d'un trou beaucoup plus important qui s'étend jusqu'au sol. Au rez de chaussée, ce trou est aussi large que le fuselage d'un 757, et même plus si on considère son extension sur la gauche, là où l'aile babord a frappé la façade. La dalle entre le rez de chaussée et le premier étage est complètement détruite, sa partie droite pendant, retenue seulement par les fers à béton. Une reconstruction de la façade du bâtiment a été faite, en utilisant plusieurs photos. Sur cette reconstruction, faite par XOX , une silhouette d'avion a été tracée, correspondant aux dégâts constatés sur le bâtiment. Il convient de noter pour comprendre les images situées plus bas dans ce site que les numéros sur la partie supérieure de la façade sont ceux des piliers. Ces derniers ont été numérotés, depuis l'époque de la construction, par des lettres AA, A, B, ... en partant de l'extérieur vers l'intérieur, et des nombres (1, 2 ...) correspondant à la position sur la façade, l'étendue de ces nombre étant appliquée pour chaque "wedge" (secteur angulaire sur le plan pentagonal). L'image est interactive : cliquer sur les boites à cocher pour dessiner les calques.

Plot : 

Les diagrammes du fuselage et des ailes dessinés sur cette photo sont seulement un moyen de positionner les zones endommagées, et ne représentent pas, du moins en les considérant comme un ensemble, la silhouette de l'avion. Pour l'aile tribord, deux hypothèses ont été dessinées :

Le premier cas correspondrait, approximativement à l'impact d'un Boeing 737, et le second à l'impact d'un Boeing 757.

Il est clair, si l'on observe ces diagrammes, que dans l'hypothèse maximale, les dommages dûs à l'aile babord ont une extension horizontale depuis le centre du fuselage, point d'impact présumé du nez de l'avion, bien plus courte que ceux dûs à l'aile tribord. La zone endommagée sur la façade s'étend au minimum du pilier 8 au pilier 20, l'impact ayant eu lieu près du pilier 14. Au maximum, cela s'étend un peu au delà du pilier 22, c'est à dire six mètres plus loin.

L'extrémité de l'aile babord a fait des dégâts que l'on peut apprécier sur les images suivantes :

Left wing hole Left wing damage

Il parait évident que le mur extérieur totalement éventré et les colonnes témoignent d'un choc très violent qui a effectué une "découpe" assez propre, laissant en place seulement ce qui semble être des renforts en kevlar pendant du plafond. Un des chercheurs sérieux sur ce crash, Sarah Roberts, a vu ce problème de "l'aile babord manquante" et a émis l'hypothèse que cette partie d'aile a frappé au niveau de la dalle entre le rez de chaussée et le premier étage, créant les dégâts que l'on peut voir sur les photos ci-dessus. Je ne suis pas d'accord avec cette analyse. Je pense que ces dégâts qu'on peut voir en hauteur à gauche du pilier 8 ainsi que ceux qu'on voit sur les piliers entre les fenêtres intactes sont dûs à l'onde de choc qui s'est propagée dans la dalle horizontalement. Cette dalle est complètement détruite sur toute la largeur du fuselage, autour du point d'impact. Un choc ou une explosion très violents sont nécessaires pour détruire ainsi une dalle. L'onde de choc créée doit être capable de se propager latéralement dans la dalle, entraînant des dommages locaux, pas si importants d'ailleurs : la chute du parement en calcaire est le seul dégât bien visible (et structurellement mineur). Qu'on me permette de rappeler que les témoins situés à l'autre bout du Pentagone ont rapporté avoir senti l'ensemble du bâtiment secoué par l'explosion...

Pour l'aile tribord, il faut préciser les choses, en examinant sur une vue rapprochée la façade du Pentagone dans la zone d'impact.

Calque : 

Il pourrait sembler plutôt bizarre, à première vue, que l'aile tribord puisse avoir créé des dégâts sur une extension aussi importante que dessiné sur cette image. Mais plusieurs facteurs peuvent expliquer le caractère mineur de ces dégâts, incluant le fait qu'une fenêtre situéée entre les piliers 21 et 22 a été frappée mais ne s'est pas brisée.

Voici deux autres images de cette zone. Cliquer sur la boite à cocher pour une vue rapprochée.

Conclusion

Le "trou trop petit" pour qu'un B 757 ait pénêtré dans le Pentagone peut donc être expliqué de cette manière pour l'aile tribord. Pour l'aile babord, il est nécessaire de prendre en compte le repliement de l'aile le long du fuselage, ce qui sera détaillé dans la section suivante. Si ces explications ne tiennent pas, il faudra venir à l'hypothèse d'un avion un peu plus petit, comme un B 737. Mais en aucun cas il ne pourrait s'agir d'un objet plus petit qu'un B 737, comme par exemple un F 16 ou un missile de croisière...